9 idées reçues sur les projets franco-allemands
Qu’est-ce qui vous vient en premier à l’esprit lorsque vous pensez à des projets franco-allemands ? Du charabia, le Grand Est, un comité de jumelage engagé ? Vous n’avez sans doute pas tout à fait tort, mais débarrassons-nous tout de même des idées reçues suivantes.
Dans ce texte :
- Pour organiser un projet franco-allemand il faut parler couramment allemand.
- On y parle toujours de la réconciliation après la Seconde Guerre mondiale et du traité de l’Élysée de 1963.
- Les échanges franco-allemands ne concernent que les élèves.
- Les projets franco-allemands doivent être financés avec leurs propres fonds.
- Les projets franco-allemands ne sont pas indispensables et ne présentent pas de réelle valeur ajoutée.
- Les projets franco-allemands n’ont de sens que dans les régions frontalières.
- Les projets franco-allemands sont réservés aux comités de jumelage.
- Sans possibilités de transport, pas de projet franco-allemand !
- Demande de subvention rime avec paperasse et crises de nerfs.
1. Pour organiser un projet franco-allemand il faut parler couramment allemand.
Non. Bien sûr, des connaissances linguistiques facilitent la compréhension avec les organisations partenaires ou les participantes et participants de l’autre pays. Toutefois, elles ne constituent pas une condition préalable explicite à l’obtention d’une subvention de la part du Fonds citoyen. Au contraire ! L’objectif du Fonds citoyen est de renforcer les liens entre les citoyennes et citoyens des deux pays, et non d’amener les deux populations à un niveau de langue C2. Il s’agit plutôt de susciter chez les personnes qui n’ont jamais eu de contact avec le pays voisin et qui ne parlent pas allemand l’envie de participer à des projets franco-allemands.
Mais comment faire, concrètement ?
Faites-vous aider : faites appel à des personnes de votre entourage, surtout pendant la phase de préparation. Peut-être qu’une enseignante d’allemand à la retraite, le président du comité de jumelage ou un membre de l’association franco-allemande de votre région voudra soutenir votre projet ? Bien sûr, vous pouvez aussi recourir à des professionnels et par exemple faire traduire des discussions ou des conférences par des interprètes. Les coûts de ces services peuvent être (partiellement) pris en charge par le Fonds citoyen. En cas de doutes, n’hésitez pas à contacter nos Référentes et Référents régionaux. Ils peuvent vous aider à trouver la meilleure solution et le bon équipement technique, car il y a beaucoup de détails à prendre en compte, surtout pour les rencontres en ligne.
Sinon, il suffit de contourner le problème : les projets sportifs, par exemple, sont un bon moyen de partager des activités et de se comprendre (presque) sans mots.
2. On y parle toujours de la réconciliation après la Seconde Guerre mondiale et du traité de l’Élysée de 1963.
Non. Bon d’accord, on l’admet. Le narratif de l’amitié franco-allemande ne peut se passer de cette date unique dans l’histoire puisqu’elle a marqué le premier des nombreux liens solides qui se sont tissés entre les deux pays. Aujourd’hui, près de 60 ans plus tard, il est essentiel d’approfondir ces liens et de relever les défis qui se présentent à nous ensemble.
Concrètement, voici ce que cela signifie : des municipalités échangent leurs idées pour mettre en œuvre la transition énergétique avec la participation des citoyennes et citoyens ; des visites guidées numériques de villes jumelées abordent le thème de la démocratie et de l’Europe sur le terrain ; des travailleuses et travailleurs sociaux parlent de l’intégration des réfugiés ; un reportage vidéo présente le monde de la pop franco-allemande ; des clubs de canoë organisent une journée de sensibilisation sur le thème des droits des femmes ; des troupes de théâtre proposent des réponses à la question « Comment voulons-nous vivre en 2030 ? » ; des projets de danse créent des liens transfrontaliers pendant la pandémie. Et la liste est loin d’être terminée...
Votre créativité n’a pas de limites. Le Fonds citoyen soutient des projets couvrant 10 thématiques, allant du sport à la transition numérique, en passant par le travail de mémoire ou la protection de l’environnement.
3. Les échanges franco-allemands ne concernent que les élèves.
Non. Bien entendu, les jeunes de 3 à 30 ans trouvent un soutien auprès de l’Office franco-allemand pour la Jeunesse depuis 1963, que ce soit dans le cadre d’un échange scolaire classique, d’un stage ou d’un volontariat dans le pays voisin. Mais comme l’engagement ne s’arrête ni aux frontières nationales ni aux limites d’âge, le Fonds citoyen a été créé en 2020 avec l’objectif de combler cette lacune et d’enfin soutenir des projets franco-allemands s’adressant à des personnes de plus de 30 ans ou des projets intergénérationnels.
4. Les projets franco-allemands doivent être financés avec leurs propres fonds.
Oui et non. Effectivement, avant le lancement du Fonds citoyen en 2020, il n’y avait que peu de possibilités au niveau national de financer des projets franco-allemands qui ne s’adressaient pas aux jeunes (voir point 3). De nombreux voyages organisés dans le cadre de jumelages ou de manifestations ont ainsi dû être financés par les organisatrices et organisateurs ou par d’autres sources de financement.
Désormais, le Fonds citoyen constitue un point de contact spécifique pour les projets franco-allemands portés (bénévolement) par des citoyennes et citoyens engagés. Des subventions allant jusqu’à 5 000 €, 10 000 €, et même 50 000 € ou plus sont attribuées selon 4 catégories. En tout, le Fonds citoyen peut prendre en charge jusqu’à 80 % du coût total du projet : au moins 20 % des coûts doivent donc rester à charge ou être couverts par un cofinancement.
5. Les projets franco-allemands ne sont pas indispensables et ne présentent pas de réelle valeur ajoutée.
Non. Outre les sujets et défis très concrets qui peuvent être abordés à travers des projets franco-allemands (voir point 2), chaque projet est toujours une expérience interculturelle pour toutes les personnes présentes et participe à la cohésion européenne.
L’ouverture, la tolérance et l’empathie, une approche critique des stéréotypes, une meilleure compréhension de nos voisins européens et enfin une plus grande assurance : voilà ce que l’on entend par « compétence interculturelle ». Et cette compétence n’est pas seulement importante pour chaque individu, mais aussi pour nos sociétés dans leur ensemble.
6. Les projets franco-allemands n’ont de sens que dans les régions frontalières.
Non. Le Grand Est est certes très proche de l’Allemagne sur le plan géographique, mais ce sont surtout les possibilités de projets numériques (voir point 8) qui rendent l’excuse du « trop loin » obsolète. Enfin, les thématiques et les pistes de projets communs entre, par exemple, la Nouvelle Aquitaine et le Mecklembourg-Poméranie occidentale ne manquent pas : peut-être vous pourrez même mettre en place des projets précurseurs.
Vous trouverez du soutien, des idées et des contacts auprès des Référentes et Référents régionaux du Fonds citoyen : 14 expertes et experts accompagnent les porteurs de projets et les personnes intéressées en France et en Allemagne.
7. Les projets franco-allemands sont réservés aux comités de jumelage.
Non. Le réseau de plus de 2 200 jumelages franco-allemands est unique au monde et constitue un élément essentiel de l’amitié entre les deux pays. C’est également pour eux que le Fonds citoyen a été créé, comme le prévoit d’ailleurs le traité d’Aix-la-Chapelle : « Les deux États instituent un Fonds citoyen commun destiné à encourager et à soutenir les initiatives de citoyens et les jumelages entre villes dans le but de rapprocher encore leurs deux peuples. »
Mais cela ne s’arrête évidemment pas là. Toutes les organisations suivantes peuvent organiser des projets franco-allemands avec le soutien du Fonds citoyen :
- les associations à but non lucratif, les comités de jumelages (de villes)
- les communes et collectivités territoriales
- les institutions scientifiques
- les centres de formation
- les acteurs de l’économie sociale et solidaire
- les fondations
- les initiatives citoyennes et les groupes informels (à partir de trois personnes)
8. Sans possibilités de transport, pas de projet franco-allemand !
Non. Depuis le début de la pandémie, nous avons toutes et tous renoncé à cette idée reçue. Il est clair que rien n’est plus intense et épanouissant qu’une rencontre en chair et en os. Mais nous savons désormais qu’il existe d’innombrables possibilités pour des projets à distance ! À commencer par des séminaires en ligne sur pratiquement n’importe quel sujet (voir point 2), en passant par des livres de recettes rédigés en commun ou un club de lecture, sans oublier les podcasts, les projets vidéo ou les plateformes en ligne.
Le Fonds citoyen peut par exemple prendre en charge les frais de traduction, l’abonnement d’un mois à un fournisseur de services de visioconférence, les frais de location de l’équipement de visioconférence ou de la documentation produite dans le cadre du projet (par exemple, un résumé des interventions d’une conférence en ligne, une vidéo regroupant des entretiens avec les participantes et participants au projet).
9. Demande de subvention rime avec paperasse et crises de nerfs.
Non. Parce que nous savons que les bénévoles n’ont souvent que peu de temps ou d’énergie devant eux, les procédures de subvention du Fonds citoyen sont particulièrement simples. Une fois l’idée, le programme et le budget du projet définis, la demande de subvention peut être remplie en un quart d’heure, le tout en ligne, avec la possibilité de la sauvegarder temporairement et de l’exporter au format PDF. Vous trouverez quelques conseils dans cette petite notice et auprès de votre Référente ou Référent régional, ou bien directement auprès de l’équipe du Fonds citoyen.
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